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Fatema: épisode 2

Revenant de son errance, le neveu vît le python sous la lumière de la lune et sans s’approcher il put deviner le sort du malheureux. Un homme de science oui, mais il n’était ni Apollon ni Gilgamesh pour vaincre cette créature terrifiante. Il s’assoyait loin pleurant son oncle, le chef de leur patrie, le dernier des premiers, comment fera-t-il devant ce malheur tombé des cieux ? Il ne peut prendre le corps de son oncle pour qu’il puisse rejoindre sa tribu et honorer son âme… Il contemplait le vide devant lui et priait pour de l’aide… La prière fût exaucée. À l’aube, un voilé passa. Il était un des guerriers braves du désert, un cavalier du peuple bleu. Le neveu l’appela et implora son courage pour tuer le reptile et honorer le corps de son oncle. Homme d’honneur et cavalier courageux, le passant accepta. Il marcha vers l’arbre par des pas dont le sable étouffa le son et l’agilité effaça les traces, il arriva derrière le python qui digérait sa proie et par une dague, la légende veut qu’elle soit bénite par les mille saints, il ouvra le monstre incapable de bouger et délivra l’homme… Si la légende avait terminé à ce point, elle ne serait pas digne d’être raconté à l’orpheline… Ce n’est qu’à après avoir sauvé le corps que le miracle se produisît. L’homme sauvé respirait, il était vivant… Ni l’homme de sciences ni le chevalier de désert crurent, le neveu essaya de toucher son oncle baignant dans une sueur aromatisée pas le sang et le poison et à son ébahissement, l’oncle toussa et ouvra ses yeux. Qu’y a-t-il par amour de ciel ? Se demanda en regardant l’incrédulité et la peur sur le visage de son neveu. Qu’on me donne de l’eau, ma bouche est sèche comme si j’errais dans le désert. Le neveu se précipita vers la gourde de l’eau et la donna au mort vivant pour trinquer sa soif… Le cavalier demeurait stable et sans mouvement comme si la surprise le paralysait, il était courageux et cœur de lion certes, mais de là à voir un miracle et une incarnation d’un saint, il ne pouvait qu’à renoncer au courage et prier les ancêtres pour une bénédiction. Craignant sur son oncle de l’effet de surprise, le neveu incita son oncle de se hâter et quitter ce territoire maudit… Habitué des superstitions de son neveu et épuisé pour des raisons inconnues, il ne discuta longtemps avec lui et tout les deux guidèrent leurs dromadaires vers la terre de l’or et des esclaves, le Sud. Une fois le commerce fini, ils regagnèrent la caravane qui décida de passer la nuit à proximité de la terre maudite. Le neveu raconta alors à son oncle le récit de sa mort et le rappela de cette nuit. Les commerçants qui étaient présents voulaient voir cet arbre et le python, ils accompagnèrent le neveu et son oncle vers cet arbre. Ils rapportèrent qu’au moment où l’oncle arriva en dessous de l’arbre, il leva ses yeux et vît, sur la lumière de la lune pleine, la peau du reptile sur les branches et sur la terre tombait des gouttes de graisse créant un gouffre infernal. Et dans un clin d’œil le secret divin sortit et l’homme tomba aux pieds de l’arbre sauvage dans le même endroit de sa première mort… ‘’Et personne ne sait dans quelle terre il mourra’’, ‘’Nous sommes à Dieu et à lui ne retournons’’ tel était les commentaires des témoins. Ils enterrèrent le mort dans le même lieu et continuèrent la route… Les revenants vers le Sud, par ce chemin, trouvèrent l’arbre entouré de plantes au milieu de cette terre stérile et à la place de la fosse infernale, une source d’eau jaillissait auprès de la tombe sanctifiée et vénérée par les habitants du désert qui ajoutèrent un saint à leurs milles…

Devenu chef de famille, le neveu se consacra aux sciences et légua la gouvernance à sa femme. Une des esprits durs et affûtés par le temps, elle veillait sur les détails les plus minutieux et observait toute chose dans le harem et même aux champs. La stérile à la main de fer, les esclaves l’appelaient secrètement par cette épithète car elle tenait tout et n’épargnait personne de ses châtiments.Elle ne considérait pas sa belle tante, la femme du défunt, une menace mais, une fois les cris d’une héritière remplirent l’air, la jalousie et la crainte s’éveillèrent en elle… La mort de la mère était en sa faveur, il n’y avait pas de nourricières et la sécheresse avait vidé les pis de brebis. Une raison parfaite pour qu’elle fît appel à la famille maternelle de l’orpheline. Encore une fois, le destin joua en faveur de la gouvernante, la famille de la passante à l’autre monde se trouvait dans les environs… Elle était une famille nomade mais ces dernières années, ils s’installèrent dans le Nord près de Mogador terre natal de la mère du chef de famille, grand père de l’orpheline.La dame envoya à la demande de ce chef et légua la fille, en absence de son mari et de conseil de la tribu, à son grand père il refusa.‘’Elle est dame de sa maison, héritière de terre et esclaves et fille d’un saint, comment veux-tu que je la prenne et comme si je la kidnapper.’’ Expliqua le grand-père.‘’Une dame qui mourra de faim, tu n’as qu’à gratter le mur qu’elle a hérité pour qu’elle puisse manger, il ne reste plus rien dans les silons ou les écuries.’’Rétorqua la gouvernante en serrant les clefs de la maison dans sa ceinture brodée.Le vieil homme rusé et aiguisé par le temps était au courant des caprices de la stérile, il rit alors : ‘’ Pourquoi ma petite fille mourra-t-elle de faim et son père à plus de mille palmiers et trois jardins pleins de figuiers et de légumes sans rappeler les sacs d’or que ton mari a pris, et puisque je l’ai invoqué, il est où ton mari, est-t-il au courant que tu veux se débarrasser de sa cousine ? Le conseil est-t-il au courant fille de juive ?’’‘’Laisse ma mère en paix, vieux nomade mendiant. Moi qui voudrais faire du bien et te donner de quoi vivre toi et tes misérables fils si tu acceptais de prendre cette petite mais puisque tu renonces à ton sang je suis sûre que la rivière acceptera son corps.’’‘’Voulez-vous que je vous montre le point le plus profond ?’’‘’Par amour de Dieu, êtes-vous des êtres humains ?’’ Interrompit le fils du vieux qui l’attendait devant la porte, il continua en colère : ‘’N’est-il pas suffisant que cette pauvre perde ces deux parents ? Ni toi vieille stérile, ni toi mon père prendrez cette fille, c’est à moi de l’élever.’’‘’Stupide, elle ne pourrait rien faire à la fille, elle menaçait seulement. ‘’ Cria le père sur son fils berçant la petite dans ces mains. ‘’Je comptais la prendre mais avec un sac d’or avec…quand je pense à tout l’or que la fille de la juive aura.’’‘’Peu importe mon père, elle est la fille de ta fille et de ma sœur on l’élèvera comme on a élevé sa mère.’’‘’Je ne peux pas supporter de voir la stérile aux mains de fer gagnante. Je prendrai ma revanche ’’C’était le jour de réunion des dix chefs de la grande famille que le grand père avait pris sa revanche. Au cours de leurs conseils judiciaires qu’un esclave entra pour leur dire de rejoindre le pont à l’entrée du village. La gouvernante suivait le conseil derrière la porte et prise par la curiosité, elle suit les chefs.Le vieil homme aperçut les chefs et celle aux voiles noirs les suivait, il se mit à crier devant plèbe et patricien : ‘’ô peuple, ô seigneurs vous me connaissez tous, je ne suis qu’un pauvre nomade, un de vos seigneurs a pris ma fille comme épouse et maintenant que les deux sont loin, une fille de juive a chassé l’héritière de sa maison.’’‘’Mais que dit tu vieil homme ?Est-ce le soleil du désert qui t’as fait perdre raison ou bien la démence commence à te jouer ses trucs ? Ta petite fille, ma cousine, est morte avec sa mère lors de sa naissance, pourquoi parles-tu mal de ma femme ?’’ Défendit l’astrologue.‘’ Tes astres ne t’ont pas informé que ta cousine est encore vivante ? Que ta femme vous ait tous dupés’’ Il sortit du bât de son mulet un morceau de tissus qui emmaillote une petite créature, il l’éleva plus haut qu’il put : ‘’ La voilà vivante et protégée, la stérile m’a menacé de la jeter dans la rivière mais moi je ne peux pas renoncer à ma chair. Oyez mes paroles ô habitants de cette terre, ma petite fille est morte pour vous et ainsi elle restera, je la prendrai avec moi.’’ Il dit ses mots devant l’ébahissement de la communauté et quitta le pont et le village pour rejoindre ses fils aux frontières de la tribu et ils quittèrent ainsi la tribu natale de l’orpheline baptisée ‘’Fatema’’.Des années plus tard, elle sut que la gouvernante avait été pardonné car elle portait dans son ventre finalement un hériter…

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